Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Se connecter
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
- Le Goût du Monde
Styliste, éditrice, galeriste… l’illustre Milanaise a apporté une immense contribution aux mondes de l’art et de la mode. «Carla Sozzani. Art Life Fashion» de Louise Baring, un livre à la riche iconographie, retrace le parcours éclectique de cette insatiable esthète.
ParValentin Pérez
Temps de Lecture 2 min.
Le titre du livre, en lettres grises, réunit trois mots: Art Life Fashion. Une suite sans ponctuation, comme pour mieux signifier que, chez Carla Sozzani, art, vie et mode cohabitent librement et sans hiérarchie. A travers un récit fouillé de la journaliste Louise Baring et 475illustrations – photos, dessins, unes de magazines, œuvres d’art, publicités –, c’est toute la trajectoire épique et érudite de cette Italienne touche-à-tout, née en1947, qui défile page après page.
Rédactrice en cheffe à 26ans du magazine Chérie Moda, un trimestriel italien tiré à 250000exemplaires, Sozzani affirme vite un penchant pour la beauté et l’arte povera, balaie le conformisme, écume les nuits londoniennes, collabore avec la fine fleur de la création italienne, du créateur de mode Walter Albini au photographe Alfa Castaldi.
Styliste à ses débuts, s’associant avec les photographes Hiro, Robert Mapplethorpe ou Peter Lindbergh, elle sera ensuite tour à tour confidente et consultante pour Romeo Gigli dans les années 1980 et, bien sûr, pour Azzedine Alaïa, qu’elle épaula à tous les niveaux et dont elle est aujourd’hui, avec l’historien Olivier Saillard, la gardienne de la mémoire.
Egalement éditrice et galeriste, Carla Sozzani a fondé 10 Corso Como, en1991, une adresse milanaise (aujourd’hui déclinée à Séoul et disposant, depuis le 11novembre, d’un corner au Printemps, à Paris), où elle propose prêt-à-porter, livres, objets de décoration, expositions (Gio Ponti, Yayoi Kusama, Marc Newson…) et café où se restaurer. Une combinaison si inhabituelle que le sociologue Francesco Morace a inventé à l’époque le terme de «concept store» pour le définir.
Comment ne pas tout entremêler quand on est, comme Carla Sozzani, une impératrice du décloisonnement? Art Life Fashion ne pose ainsi aucune frontière entre le public et le privé, assumant d’être une véritable biographie. Les collaborateurs de Sozzani sont ses amis et ses amis des collaborateurs. Son conjoint, l’artiste peintre et sculpteur new-yorkais Kris Ruhs, devient un partenaire de travail.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Miuccia Prada, Manuela Pavesi, Carla et Franca Sozzani… Les Milanaises de la mode
Sa petite sœur adorée, la regrettée Franca Sozzani, qui, durant vingt-huit ans (de 1988 à son décès, en2016), hissa, en tant que rédactrice en chef, Vogue Italia à son meilleur, est tout à la fois membre de la famille, compagne de vacances à Portofino, rivale (elles en pincèrent, en1970, apprend-on, pour le même «Mr. Fiat», avant de le délaisser l’une après l’autre) et double idéal. «Les gens disaient que les sœurs Sozzani étaient comme des jumelles. Même leur mère confondait leurs prénoms», écrit Louise Baring, décrivant les mondanités où l’une reçoit les compliments que l’interlocuteur pense adresser à l’autre…
Inflexible face aux compromis
L’ouvrage est aussi l’occasion de (re) découvrir NN Studio, une marque que Carla Sozzani façonna entre 1991 et 2000 et où cohabitaient vêtements minimalistes dessinés par le Japonais Norio Surikabe, luminaires, meubles et céramiques. D’une activité à l’autre, à quoi tient alors son style? Un métissage assumé, mais également une forme de classicisme milanais («rien ne surpasse la chemise blanche»), un attrait pour l’Afrique, le sens de la famiglia et un caractère affirmé, inflexible face aux compromis.
Newsletter
« Le goût du Monde » Voyage, mode, gastronomie, design : le meilleur de l'art de vivre, dans votre boîte e-mail S'inscrireLouise Baring rappelle ainsi que c’est à cause de la pression trop forte des annonceurs publicitaires que l’Italienne cessa de collaborer avec le groupe Condé Nast, la maison mère de Vogue, et que son approche, jugée insuffisamment commerciale, la condamnera à l’éviction après huit mois seulement à la tête d’Elle Italia, en1987. Les «trois numéros et demi» qu’elle y supervisa sont aujourd’hui des collectors.
Carla Sozzani. Art Life Fashion, de Louise Baring, Thames &Hudson, 288 p., 68€. En librairie le 5décembre.
Valentin Pérez
L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
Contribuer
Réutiliser ce contenuJeux
Découvrir
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur «» et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.